Cameroun/ Stade d’Olembe : bientôt la reprise des travaux
L’entreprise Magil a annoncé dans un communiqué, la reprise des travaux la semaine prochaine sur fonds propres .
Les travaux du stade olembe ont été suspendus depuis plus d’un an. Selon un communiqué signé par l’entreprise canadienne le 03 octobre dernier, L’Etat du Cameroun et l’entreprise de BTP Magil Construction Corporation (MCC), ont finalement trouvé un accord pour la reprise des travaux du complexe sportif d’Olembe. « Cet accord intervient suite à la décision commune des parties de mettre un terme à l’arbitrage initié en mars 2023 », peut-on lire.
Dans son manifeste, le canadien annonce avoir présenté la feuille de route qui permettra de boucler les travaux résiduels du stade et des infrastructures annexes dans un « délai relativement court ». « Magil procèdera donc dès la semaine prochaine à la reprise des opérations de levée des réserves, la remobilisation du personnel et du matériel nécessaire à la poursuite et l’achèvement des travaux », promets la société.
Selon le site Ecomatin qui relaye l’information, “l’entreprise canadienne devra reprendre les travaux de construction du complexe sportif de fonds propres. Car, nous explique-t-on, ayant déjà consommé 76% (42 milliards de Fcfa) du budget total alloué au projet en 2ans (2020-2022) de travaux sans réel achèvement, l’entreprise assumera les charges liées à cette reprise”.
En effet, les travaux arrêtés à la veille de la Can 2021 que le Cameroun a abrité en janvier- février 2022 n’ont toujours pas repris, malgré les injonctions du ministère des sports. Magil avait ainsi hérité du chantier du complexe sportif d’Olembe en décembre 2019 après le constat par le maître d’ouvrage de la défaillance du premier adjudicataire, l’italien Piccini. Les termes du contrat prévoyaient, dans la première phase, l’achèvement des travaux du stade principal de 60 000 places, des stades d’entraînement, l’aménagement des parkings et des voiries, et même la construction d’un hôtel quatre étoiles qui reste attendu. La deuxième phase des travaux concerne la construction d’une piscine olympique dans l’enceinte du complexe, d’un gymnase, d’un centre commercial, du gymnase, de terrains de basketball et de volley-ball, de courts de tennis et de la clôture.
Vers un règlement à l’amiable ?
Dans son communiqué publié ce 03 octobre, la firme canadienne indique qu’un procès-verbal de conciliation a été établi le 08 août 2023 entre les deux parties à la suite de plusieurs séances de travail entre Magil et le Secrétariat Général de la Présidence de la République du Cameroun ; ce qui a conduit à la signature d’un protocole d’accord transactionnel le 08 septembre dernier. Une source proche du dossier, précise à cet effet qu’« un auditeur international est annoncé au Cameroun pour évaluer les niveaux d’investissement de chaque partie afin de départager les tords ». Tout porte à croire qu’une résolution à l’amiable des deux parties n’est pas exclue. En effet, le 11 juillet 2023, la CCI avait condamné le Cameroun à verser 23,5 millions d’euros (15 milliards de Fcfa) à Magil. La décision de la Cour internationale d’arbitrage de la chambre de commerce et d’industrie de Paris était assortie d’une amande de 20,000 d’euros (13millions de Fcfa) pour chaque jour de retard de la partie camerounaise. En plus de l’injonction à débloquer les fonds, le Cameroun était condamné à verser 47 000 euros (26,2 millions de Fcfa) au titre des frais de procédure de l’arbitrage d’urgence et de la demande de rétractation déposée par Gill Dingome, avocat du Cameroun ainsi que 60 000 euros (39,3 millions de Fcfa) de frais d’avocats pour le compte de Magil.
L’Etat camerounais quant à lui soutenait pour sa part, que le partenaire privé aurait manqué à plusieurs de ses obligations contractuelles, en particulier la construction de la plupart des équipements de la phase 2 du contrat qui n’est pas achevée. Aussi, le gouvernement soutenait que le dépassement du budget prévisionnel pour l’étape 1 (évalué à 21 milliards de Fcfa mais ayant couté 42 milliards de Fcfa) est exclusivement imputable à l’entreprise, celle-ci ayant notamment surévalué l’avancement des travaux réalisés.
avec Ecomatin